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L'institut bruxellois d'IA FARI (VUB-ULB) traque le commerce illégal d'animaux de compagnie en ligne

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VUB Press

Des chercheurs de la VUB et de l’ULB ont mis au point un protocole d’IA qui leur permet de déterminer si les annonces en ligne concernant la vente d’animaux de compagnie sont liées à un trafic illégal d’animaux. Le projet “Bien-être animal” est l’un des nombreux projets pilotes mis en place par FARI, l’institut d’intelligence artificielle de la VUB-ULB. Il a vu le jour à la suite d’une demande des autorités bruxelloises chargées de la protection des animaux. L’administration manquant de personnel, elle a dû chercher d’autres moyens de détecter les abus. Les chercheurs se sont donc mis au travail et ont combiné divers modèles d’IA pour aboutir à une solution positive et sûre.

Il existe une multitude d’annonces proposant des animaux de compagnie et autres sur divers sites, dont 2dehands et Facebook. Nombre d’entre elles sont créées par des commerçants véreux peu soucieux de la réglementation en vigueur. “Les sites font la publicité d’animaux sans les documents de vaccination ou autres références nécessaires”, explique Hans De Canck, codirecteur de la VUB et codirecteur de la FARI. “Derrière beaucoup de ces annonces, parfois avec de mignonnes photos d’animaux, se cachent des pratiques commerciales illégales ou du moins douteuses. Il s’avère aujourd’hui qu’avec les bons modèles d’IA, il est possible de repérer assez efficacement le trafic illégal d’animaux dans la mer de publicités. Pour ce faire, on utilise l’analyse d’images et de textes et la reconnaissance de formes. Parfois, les gens font des annonces de bonne foi sur la portée de chiots de leur chien et veulent les placer auprès de personnes qui veulent un animal de compagnie. Nos modèles d’IA les repèrent également. L’administration peut être en mesure d’intervenir et de montrer aux gens ce qu’ils font de mal. Un effet secondaire est que l’administration dispose maintenant de preuves factuelles pour rappeler à l’ordre les plateformes sur lesquelles les annonces apparaissent.”

Au total, 33 500 publicités ont été passées au crible depuis janvier 2022 et les chercheurs en passent encore 200 par jour. Légalement, aucune de ces publicités n’a été totalement acceptable. Plus de 8 000 publicités concernaient des chiens, plus de 6 000 proposaient des oiseaux et près de 4 000 concernaient des chats. Des poissons (environ 3 200), des moutons et des porcs (plus de 2 500), des rongeurs (2 300), des chevaux (2 000), des reptiles (près de 2 000) et des lapins (1 800) étaient également proposés.

Quatre pour cent des annonces provenaient d’éleveurs et la valeur totale des annonces est estimée à près de 8 millions d’euros. La moitié provenait de Flandre, 40 % de Wallonie et 10 % de Bruxelles.

Le lien établi par la FARI avec les enquêteurs, l’administration et la police a donné un nouvel élan aux services bruxellois concernés. “Le rôle de médiateur est l’une des tâches essentielles de la FARI”, déclare M. De Canck. La FARI est opérationnelle depuis le début de cette année et bénéficie d’un financement du plan de relance de la Commission européenne. Elle opère dans les domaines de l’intelligence artificielle et de la robotique. “Dans ces domaines, la FARI est une interface, un médiateur, qui met en relation des groupes de recherche avec des acteurs bruxellois qui ont une question concrète sur l’IA et qui les aide à la résoudre principalement avec des experts du domaine et des services”, explique De Canck. “Nous sommes un filtre, au sens positif du terme, qui relie l’expertise scientifique de nos groupes de recherche aux questions concrètes des citoyens, des entreprises, des administrations publiques et d’autres institutions qui pensent que l’IA peut résoudre un problème. Parfois, l’IA n’est pas le bon outil pour s’attaquer à un problème. Mais même dans ce cas, nous pouvons orienter les demandeurs vers le bon partenaire, qu’il soit ou non membre des deux universités.

“Nous sommes convaincus que l’IA peut faire la différence dans certains cas”, ajoute-t-il. “Nous sommes multidisciplinaires, même s’il est parfois difficile de réunir tous les acteurs autour de la table. Mais comme on le voit avec l’administration bruxelloise du bien-être animal, cela peut conduire à des solutions efficaces et bonnes.”

Le projet a été dirigé par le groupe Iridia de l’ULB du professeur Hugues Bersini. À la VUB, le AI Lab d’Ann Nowé a supervisé les différents modèles d’IA appliqués.

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Publié à l’origine ici.

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